Sommaire


Origine et évolution


              - Étymologie

              - Histoire du mot

Plusieurs formes d'euthanasie


             - Euthanasie active

             - Euthanasie passive

             - Euthanasie indirecte

             - Suicide assisté

L'Euthanasiant


            - Solution par voie injectable

            - Solution par voie orale

Que dit la loi ?


           - En France

           - Ailleurs en Europe

Plusieurs états qui suscitent la question


           - État végétatif permanent

           - État de conscience minimale

           - Mort cérébrale

           - Naissance prématurée

Les cas qui ont marqué l'histoire


          - Vincent Humbert


          - Chantal Sébire

          - Titouan

Des avis qui diffèrent


           - Le corps médical

           - Les religions

           - La société


Conclusion


Remerciements


Accueil

              Nous sommes Marion, Lucille et Emeline, étudiantes en classe de première scientifique au lycée Jean de Prades de Castelsarrasin. 
          Bercées dans une société médiatique où les débats sont nombreux, celui concernant l'euthanasie a retenu notre attention, c'est pourquoi nous avons choisi d'aborder ce sujet dans le cadre de notre TPE. Pour nous aider, nous avons décider d'assister à une conférence sur la fin de vie.
          L'euthanasie est une pratique qui consiste à provoquer la mort d'un patient pour des raisons médicales, notamment l'incurabilité d'une pathologie associée à une souffrance ou à des douleurs insupportables.
        Sujet de débats et de discordes, l'euthanasie est au centre de nombreuses discussions actuelles. C'est un sujet complexe auquel se mêlent des questions étiques et sociales. Nous pouvons alors nous demander dans quelles mesures la légalisation de l'euthanasie est possible et quelles en sont les limites.  

Origine et évolution

            a) Étymologie


Le terme euthanasie vient du grec -eu qui signifie bonne et -thanatos qui signifie mort, ce terme signifie donc « bonne mort » il représente l'ensemble des méthodes qui donnent la mort pour abréger une agonie, c'est-à-dire abréger une mort douloureuse.

Aujourd'hui, le dictionnaire défini l'euthanasie comme l'acte d'un médecin qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie, cette pratique est illégale dans la plupart des pays.

        b) Histoire du mot "euthanasie"

« Euthanasie » est un terme créé par un philosophe anglais, Francis Bacon (1561-1626) et qu'il désigne comme l'acte qui consiste à abréger la vie d'une personne atteinte d'une maladie incurable afin de lui épargner des souffrances devenues intolérables.

« Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères pour l’homme ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ? » Epictète (50 – 125 après J. C.)

Au 3ème siècle av J.C, c'est Polype, un historien grec, qui utilise le terme d'euthanasie en abordant le sujet de la mort de Cléomène III, roi de Spartes au 3ème siècle avant J.C, qui s'était donné la mort après sa défaite contre les macédoniens. Ce suicide est désigné comme une « euthanatessai », désignant le choix d'une mort plus digne.
Le premier texte dans lequel l'euthanasie est mentionnée est une pièce de théâtre de Ménandre (342-292 av JC).
L'euthanasie volontaire pour les personnes âgées est une coutume approuvée dans plusieurs civilisations de l'Antiquité. De même, on sait que dans la Grèce et la Rome antique, il était permis dans certaines circonstances d'aider un individu à mourir
C'est seulement à la fin du XIX siècle que l'euthanasie a pris le sens que nous connaissons aujourd'hui : ôter délibérément la vie à une personne malade de façon « douce ». En effet, avant, l'euthanasie était associée à ce que nous appelons aujourd'hui les soins palliatifs dont l'objectif est de soulager des douleurs physiques liées à une maladie grave, incurable ou évolutive, mais également de prendre en charge les douleurs psychologiques qu'elle engendre. Aujourd'hui la plupart des dictionnaires médicaux définissent l'euthanasie comme une mort paisible, facile et indolore. Cependant, en 1982, l'euthanasie est définie comme une « mort après utilisation de morphine demandée par l'état. »
On constate également une évolution dans la définition de l'euthanasie dans le dictionnaire, en effet, en 1979, le dictionnaire Larousse définissait l'euthanasie comme : mort sans souffrance. "Théorie selon laquelle il serait licite d'abréger la vie d'un malade incurable pour mettre fin à ses souffrances". En 1982, ce dictionnaire définissait l'euthanasie comme une mort provoquée par une forte dose de morphine. La définition actuelle de l'euthanasie dans ce même dictionnaire est un acte consistant à ménager une mort sans souffrance à un malade atteint d'une affection incurable entraînant des douleurs intolérables

Plusieurs formes d'euthanasie

« Euthanasie » est en réalité un terme très vaste, compte tenu du nombres de formes possibles données à l'euthanasie.

           a) L'euthanasie active

L'euthanasie active consiste à l'injection volontaire d'une substance létale dans le but de provoquer la mort suite à une demande du malade ou à la décision d'un proche ou d'un médecin.

           b) L'euthanasie passive

L'euthanasie passive, consiste au refus ou à l'arrêt des soins nécessaires au maintien de la vie. Cela peut se traduire par une interruption des soins médicaux, mais également par un arrêt de l'alimentation ou de l'hydratation artificielle, ou encore par l'injection d'opiacés ou de sédatifs en grandes quantités, entraînant un coma puis la mort.

          c) L'euthanasie indirecte

On parle d'euthanasie indirecte lorsque l'effet secondaire et non recherché de l'injection d'antalgiques est la mort.

          d) L'aide au suicide

Le suicide assisté est le fait de fournir à une personne l’environnement et les moyens nécessaires afin qu’elle se suicide. Contrairement à l’euthanasie, c’est le patient qui mettra lui-même fin à ses jours.
Il existe trois formes différentes de suicide:
-le suicide simple, sans aucun contrôle, la personne est seule;
-le suicide assisté, sous le contrôle de membres de la famille ou d’amis;
-le suicide médicalement assisté, en présence d’un médecin.
Idéalement, le suicide médicalement assisté se déroule suivant les étapes suivantes:
       -La fourniture d’une substance destinée à induire la mort par le corps médical;
       -L’auto-administration de la substance sous le contrôle d’un médecin qui veille au bon déroulement de la procédure.
      -En cas de complication, le médecin est là pour prendre des mesures nécessaires pour accomplir la procédure. 

Il faut différencier la notion de suicide assisté de la notion d’euthanasie car cette dernière désigne la mort causée par l’action d’un proche ou d’un médecin.

L'euthanasiant

Dans les pays où la pratique de l'euthanasie est légale, l'euthanasiant est présent sous plusieurs formes, en effet il existe sous la forme d'une solution par voie orale que le patient doit boire, mais également sous la forme d'une solution par voie injectable. Ces solutions sont de compositions différentes, mais leurs agissement sur l'organisme sont très semblables.

           a) Solution par voie injectable


Dans le cas de la solution par voie injectable un « kit euthanasie » a été mis en place en Belgique pour faciliter la pratique de l'euthanasie par les médecins.
Ce kit est composé de 3 baxters ainsi que d'une aiguille à 3 directions. Le patient est d'abord endormi avec du pentothal ce qui cause la mort dans 90% des cas. Le norcuron introduit par le second baxter paralyse les muscles ce qui entraîne une asphyxie. Le troisième baxter du kit contient du serum physiologique, sa seule utilité étant de nettoyer les canalisations avant de retirer l'aiguille.


Cependant, l'utilisation de ce kit n'est pas obligatoire pour la pratique d'une euthanasie par voie injectable. Dans ce cas, une sédation profonde du patient est possible si cette dernière a été demandée au préalable. Il s'en suit ensuite une série d'injections :




          b) Solution par voie orale

Dans le cas de la solution par voie orale, la procédure diffère. En effet, le patient, s'il le souhaite peut prendre un antiémétique 1h au préalable afin de supprimer les nausées et vomissement. Il est également possible de réduire l'anxiété du patient (anxiolyse) grâce à l'utilisation du Temesta Expidet, dont le principe actif est le lorazepam, sous forme de comprimets.
Le patient doit ensuite boire une solution composée de :
  • 10g de pentorbarbital ou secobarbital
  • 10mL de propylène glycol
  • 20mL d'alcool
  • 15mL d'eau
  • 50mL de sirop d'écorces d'orange amère


Que dit la loi ?

         a) En France


En France, aucune loi ne traite spécifiquement de l'euthanasie. La mort donnée à un patient (euthanasie active), quels que soient son état et sa volonté, est considérée comme un homicide : un acte de tuer volontairement selon le code pénal;
L'article 38 alinéa 2 du code de déontologie médical français interdit au médecin de provoquer délibérément la mort du malade.
Juin (1999 ou 2002), la loi concernant l’accès aux soins palliatifs prévoit que « toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement »

- Loi Léonetti

En Avril 2005, la loi Léonetti condamne une obstination déraisonnable, ainsi elle donne au patient le droit au refus d’un traitement. Cette loi ajoute que tous les moyens thérapeutiques sont nécessaires pour soulager la douleur, permettant aux patients d’exprimer leurs souhaits en ce qui concerne l’organisation de fin de vie. Celle ci interdit l'euthanasie active et permet différentes formes d'euthanasie passive "phase avancé ou terminale d'une infection grave et incurable". Elle permet également de rédiger ses directives anticipées ainsi que la sédation profonde.
La loi Léonetti autorise l’utilisation de médicaments permettant de limiter la souffrance des patients en fin de vie même s’il existe un risque d’abréger leur existence : « si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. ». Le patient peut refuser ces soins.

- Code de déontologie médicale

En France, le Code de déontologie médicale prohibe l’acharnement thérapeutique mais préconise les soins palliatifs.
L'acharnement thérapeutique est le maintien artificiel en vie d'un patient mourant pour lequel on n'a plus aucun espoir quant à l’amélioration ou la stabilisation de son état physiologique : La personne ne peut plus vivre sans les machines ou les traitements douloureux que l'on met à sa disposition (respirateurs, médicaments avec de forts effets secondaires). C’est un traitement médical considéré comme disproportionné par rapport au soulagement que le patient en retire.
Le problème du conflit entre la liberté du patient et les convictions du corps médical se pose car le refus de cet acharnement peut conduire à la mort du patient. La difficulté de la question du non-acharnement thérapeutique se trouve dans l’infime limite avec l’euthanasie qui est illégale dans de nombreux pays.
Les soins palliatifs sont des soins actifs, délivrés dans le but de prévenir ou de soulager des douleurs physiques ou des symptômes désagréables d’un patient atteint d’une maladie grave. Ils prennent également en compte les douleurs psychologiques. Ils ont pour mission d’améliorer la qualité de vie d’un patient présentant une maladie évolutive ou en phase avancée ou terminale ou mettant en jeu son pronostic vital.
Les médecins français restent tout de même peu formés aux soins palliatifs ce qui entraîne une difficulté d’accès à ses soins pour les patients.

- Projet de loi de F. Hollande :

Lors de sa campagne, le président François Hollande fit part d'une création de loi sur la fin de vie. En effet, celui ci s'est prononcé pour une loi qui pourrait permettre à une personne atteinte d'une maladie incurable de demander, dans un cadre "strict", une "assistance médicalisée pour terminer sa vie  avec dignité".
Depuis la loi Leonetti de 2005, ce projet serait ainsi la première réforme majeure.
L'élaboration de ce nouveau texte évoqué dans le 21ème engagement de François Hollande a pris du retard.
En effet, l'Elysée avait annoncé en décembre 2012 qu'un projet de loi sur la fin de vie serait présenté au Parlement fin juin 2013 mais finalement la promesse du président de la République ne devrait être tenue qu'en mars 2015.

        

          b) Ailleurs en Europe


             En Europe, certains pays ont donné une sens légal à l'euthanasie sous différentes formes. La Belgique et les Pays bas sont les deux premiers pays européens à avoir légalisé sous certaines conditions l'euthanasie active qui, rappelons le, consiste en une mort provoquée directement par un médecins sur un patient grâce à l'injection d'une substance létale.

-La Belgique :


Le 28 mai 2002, la loi de dépénalisation de l'euthanasie active est adoptée en Belgique après plusieurs années d'hésitation. Cependant, la pratique de l'euthanasie est très réglementée.
Une euthanasie peut être pratiquée suite à l'application de la déclaration anticipée de volonté, rédigée par le patient quand ce dernier était en mesure d'exprimer son souhait, ou après une demande expresse d'euthanasie du patient, si ce dernier est en mesure d'exprimer sa volonté actuelle de mourir. Cette demande est écrite et signée, cependant le patient n'est pas forcément l'auteur de cette demande, dans le cas où il est dans l'incapacité d'écrire (ex : paralysie). Cette demande doit également avoir été formulée moins de 5 ans avant que le patient ne puisse plus formuler sa volonté de mourir, en présence de 2 personnes majeures dont l'une au moins ne retire aucun intérêt matériel ou financier à la mort du patient.
En Belgique, certaines conditions doivent être remplies pour qu'une pratique d'euthanasie soit réalisée. En effet, au départ, seules les personnes majeures en mesure d'exprimer leur volonté étaient susceptibles de se voir accepter une demande d'euthanasie. Cependant ces conditions ont été revues en 2014, dans le but de permettre aux mineurs d'accéder à une pratique d'euthanasie.
Aujourd'hui, une pratique d'euthanasie ne peut être effectuée légalement que si celui qui la souhaite est majeur, mineur émancipé ou mineur doté de sa capacité de discernement. De plus :
  • La demande doit être réfléchie, volontaire et répétée sans aucune pression extérieure.
  • Le patient doit être dans un état de souffrance psychologique ou physique constante et insupportable qui ne peut pas être apaisée
  • Si le patient est mineur, la souffrance qu'il subit doit être due à un accident ou à une maladie incurable qui entraîne la mort sous peu de temps.
Il est également important de noter qu'un médecin n'est pas obliger de pratiquer une euthanasie s'il ne le souhaite pas, de même qu'aucune personne qui le refuse n'est obligée de participer à une euthanasie. Cependant, si le médecin accepte de pratiquer l'euthanasie suite à la demande de son patient, il doit au préalable impérativement s'entretenir avec un autre médecin sur la possibilité de pratiquer l'euthanasie de façon légale dans le cas de son patient, après avoir discuté avec le patient de toutes les possibilités thérapeutiques possibles, afin de s'assurer que la pratique de l'euthanasie est la seule solution raisonnable. Le médecin doit également s'entretenir avec les proches du patient si ce dernier le souhaite ou avec l'équipe médicale en contact avec le patient.
Il doit également s'être écoulé un mois entre le moment où le patient formule sa demande, et le jour où l'euthanasie est pratiquée, afin de laisser le temps au patient de se rétracter s'il le souhaite.
On peut cependant noter des dérives quant à l’application de la loi. Les règles établies ne sont pas forcément respectées. En Belgique, selon une enquête menée en 2007, la moitié des cas d’euthanasie seraient des euthanasies non déclarées. La déclaration de la pratique d’euthanasie serait plus rare lorsque le patient est âgé de plus de 80 ans, lorsque le temps estimé de vie est de moins d’une semaine ou lorsque la demande d’euthanasie n’a pas été discutée avec d’autres personnes que le patient. Malgré les rapports officiels de la commission de contrôle disant que tout se déroule sans problème, 20 à 40% des euthanasies seraient pratiquées par des infirmières alors que la loi stipule que seuls les médecins sont autorisés à la pratiquer. De plus, aucune sanction n’est prise contre les médecins pratiquant l’euthanasie sans déclaration, et le taux s’élève aux alentours de 20%.

-Les Pays-Bas :

C'est en 2002 que les Pays Bas adoptent une loi qui dépénalise l'euthanasie active ainsi que le suicide assisté. Aux Pays-Bas, le rôle du médecin est primordial. En effet, c'est lui qui doit décider si la pratique de l'euthanasie est la seule solution envisageable pour soulager les douleurs du patient, qui doit avoir formulé sa demande d'euthanasie directement ou par le biais de déclarations anticipées, si ce dernier n'est pas en mesure d'exprimer sa volonté. Cependant la loi impose des règles afin de limiter les dérives.
Tout d'abord, un second médecin doit être consulté avant que la pratique d'une euthanasie n'ait lieu. Dans le cas d'un patient souffrant de troubles mentaux, 2 médecins doivent avoir été consultés au préalable, dont au moins 1 psychiatre. De plus, la patient qui effectue la demande doit être âgé de plus de 12 ans. Il est possible de pratiquer une euthanasie sur un patient qui n'est pas capable de formuler sa demande si une déclaration écrite le formulant a été rédigée auparavant et si le patient est âgé d'au moins 16 ans. Le patient doit subir des douleurs insupportables, impossibles à soulager et avoir discuté avec son médecin de son état de santé et des perspectives qui s'offrent à lui. A la suite de cet entretien, le médecin et le patient doivent avoir conclu ensemble que la pratique d'une euthanasie est la seule solution raisonnable envisageable.
Dans le cas d'un patient mineur ayant entre 16 et 18, les parents doivent être associés à sa décision. Si le patient a entre 12 et 16 ans, les parents doivent avoir formulé leur accord pour qu'une pratique d'euthanasie soit acceptée.

En 2005 le protocole de Groeningen précise les conditions et les étapes concernant la fin de vie des jeunes enfants, notamment des nouveaux nés. Des dérives dans les termes de la loi sont peu à peu apparues. Aux Pays-Bas, l’euthanasie est légale depuis 2002 mais les pratiques existaient déjà depuis 1984 sans poursuites judiciaires si le médecin tenait compte et respectait les limites que le gouvernement Hollandais avait fixé en 1984. La loi a d’abord fixé des limites strictes, impliquant une population bien définie tel que les patients soient majeurs et capables de raisonner. Puis, les limites de l’euthanasie ont étés déplacées et étendues aux patients mineurs et déments. Les demandes d’euthanasie par des mineurs de 16 à 18 ans peuvent êtres acceptées si les parents y sont associés, de même que les demandes de mineurs de 14 à 16 ans avec le consentement des parents. Les personnes démentes, telles que les patients souffrant d’Alzheimer peuvent également avoir accès à l’euthanasie si ils en ont fait la demande écrite avant leur dépendance.



Différents états qui suscitent la question

                La question de l'euthanasie se pose dans différents cas qu'il est important de différencier, afin de mieux comprendre pourquoi la pratique d'une euthanasie n'est pas une décision facile.
Toute personne majeure peut, si elle le souhaite, faire une déclaration écrite, appelée "Directives Anticipées" afin de préciser ses souhaits quant à sa fin de vie, prévoyant ainsi le cas où elle ne serait pas, à ce moment là, en capacité d'exprimer sa volonté.
Les directives anticipées sont valables 3 ans. Il faut donc les renouveler une fois le délai passé. Cependant elles peuvent être supprimées ou modifiées partiellement voire complètement à tout moment.

         a) Etat végétatif permanent




L'état végétatif permanent ou syndrome d'éveil non répondant, est caractérisé par un état d'inconscience du à des lésions du cerveau. Les patients ne répondent plus ni sur le plan physique (au niveau organique) ni sur le plan psychique (aux stimulations externes). Ils n'ont cependant pas besoin d'aide pour les fonctions respiratoires et les fonctions cardiaques.Cela peut survenir à la suite d'un traumatisme crânien important ou d'un arrêt cardiaque qui entraînerait la privation de l'apport de sang au cerveau pendant une période trop longue, ce qui causerait des lésions importantes.

Les personnes en état-végétatif permanent semblent ne pas ressentir la douleur ou les souffrances psychologiques. Le sommeil est également normal. En effet, ils ouvrent et ferment les yeux comme si ils s'endormaient et se réveillaient.
Le diagnostic repose sur les critères suivants:
●pas de conscience de l'environnement
●incapacité d'interagir
●pas de réponse volontaire à des stimulis visuels, auditifs, tactiles ou douloureux
●aucune forme de langage
● présence de cycles de veille/sommeil
●incontinence urinaire et fécale
Une étude de chercheurs a montré que malgré ce que l'on pourrait imaginer, le cerveau des personnes en état végétatif n'est pas inactif. En effet, la comparaison de l'activité cérébrale d'une personne témoin, au repos avec celle d'une personne en état végétatif montre que même si l'activité cérébrale au niveau de la zone responsable de la création d'une notion de soi par rapport au monde extérieur, le precuneus (image de gauche) de l'individu sain est plus importante que celle que présente la personne en état végétatif, cette dernière a une activité cérébrale plus forte au niveau d'une autre zone du cerveau (image de droite), celle ci responsable de l'état d'éveil.
Les chercheurs concluent alors que c'est la modification de l'activité de certaines zones cérébrales qui fait qu'une personne reste en état végétatif.

        

         b) État de conscience minimale



L'état de conscience minimale, aussi appelé état pauci-relationnel, est définie par une conscience «partielle» cependant insuffisante pour avoir une communication avec l'ouverture des yeux. On observe également des gestes non réflexes comme la poursuite visuelle.
La personne en état pauci-relationnel présente des réactions minimes mais précises qui témoignent de la conscience que le patient a de lui-même ou de l'environnement. Il y a une interaction avec l'environnement. Ce comportement est incohérent, mais il est différent du comportement réflexe car le patient peut reproduire pendant une durée suffisante un stimuli externe.
L'état de conscience minimale est défini par la présence d'un ou plusieurs des comportements suivants:
●rires ou pleurs exprimés de façon adéquate
●vocalises ou gestes en réponse à une question posée
●orientation vers des objets
●le toucher adéquat d'objet, ce qui montre l'adaptation par rapport à la taille et la forme de l'objet
poursuite oculaire
En état de conscience minimale, le patient ressent la douleur et les émotions, c'est ce qui différencie la conscience minimale de l'état végétatif.

La photographie ci contre est l'image donnée par un examen TEP (tomographie par émission de positions), également appelé PET scan, qui est un examen qui permet de détecter les zones actives de notre corps grâce à l'injection d'un produit peu radioactif associé à du glucose. (Rappelons que les cellules de notre organisme sont plus actives lorsqu'elles consomment une quantité plus importante de glucose). Un scanner à rayons X est également utilisé pour permettre de mieux voir les organes. La photographie ci contre illustre le résultat d'un PET scan effectué sur une personne en état de conscience minimale (A) et sur une personne en état végétatif (B). Les zones en rouge sont des zones où la consommation de glucose est normale et donc où l'activité cérébrale est normale. En bleu, les zones où la métabolisation du glucose est réduite et donc où l'activité cérébrale est également réduite. 

On remarque que chez une personne en état végétatif, une grande partie des zones du cerveaux ne sont pas correctement actives. Chez la personne en état de conscience minimale cependant, beaucoup de zones du cerveaux restent actives normalement. Les zones inactives expliquent l'état de conscience minimale. Les zones inactives étant plus nombreuses chez un individu en état végétatif, cela explique que cette dernière soit moins réactive physiquement et psychologiquement. 

           c) mort cérébrale

La mort cérébrale, également appelée mort encéphalique, est la destruction irréversible du cerveau. C'est l'arrêt de la circulation sanguine dans le cerveau, malgré la persistance d'une activité cardiaque.

Le diagnostic de mort cérébrale est très rigoureux afin de s'assurer de l'irréversibilité des lésions. La procédure repose sur un examen neurologique dans toutes les parties de l'activité cérébrale, constaté par deux médecins, par deux tracés plats sur l'électro-encéphalographie pendant 30 minutes qui doivent être réalisés à 4 heures d'intervalle ou par une angiographie (Examen radiologique qui permet de visualiser l'arbre vasculaire du cerveau après utilisation d'un produit de contraste que l'on injecte dans le courant sanguin (dans la crosse de l'aorte plus précisément).
Il faut faire la différence entre la mort cérébrale et un état susceptible de l'imiter comme le coma profond ou l'état végétatif chronique.
Lorsque les mesures de réanimation sont arrêtées, la mort cérébrale mène à la mort des autres organes puis entraîne l'arrêt respiratoire, l'arrêt cardiaque et enfin la mort de tous les tissus par manque d'oxygène et de nutriments.
La photographie ci-dessus est une IRM, montrant la différence d'activité cérébrale entre un individu sain et un individu en état de mort cérébrale. On constate un arrêt total de l'activité cérébrale chez l'individu en état de mort encéphalique que l'on remarque grâce à la zone noire, qui représente une zone qui ne consomme plus d'énergie, et qui n'est donc plus active. Chez le patient en état de mort cérébrale, seule la peau qui entoure le crâne consomme de l'énergie (on retrouve d'ailleurs cette consommation d'énergie chez l'individu sain). C'est ce que l'on appelle le signe de la "boite vide", qui signifie qu'il n'y a plus aucune activité neuronale.


       d) naissance prématurée



 Une naissance prématurée est une naissance qui survient avant 35 semaines de grossesse. Il y a cependant plusieurs types de prématurité: 
-la prématurité moyenne (de 31 semaines de grossesse à 34 semaines de grossesse+ 6 jours)
-une grand prématurité (26 à 30 semaines de grossesse + 6 jours) 
-très grande prématurité (avant 26 semaines de grossesse). 
Durée d’une grossesse à terme : 39 semaines.
Les causes de la prématurité sont nombreuses (stress, âge ou maladie de la mère,ou encore des problèmes obstétriques (médecine de la grossesse et de l'accouchement) tels que le col ouvert ou la rupture de la poche de eaux). Cependant, un tiers des grossesses prématurées ne sont pas expliquées. 
La naissance prématurée engendre également des risques pour l'enfant, tels que des difficultés motrices ou intellectuelles, voire une altération des sens dans les cas des grands prématurés, chez qui certains organes tels que le tympans ne sont pas formés complètement, étant donné que le terme de la grossesse n'a pas été respecté.

Les cas qui ont marqué l'histoire

          a) Vincent Humbert


Vincent Humbert, jeune sapeur pompier, était un homme devenu tétraplégique, aveugle et muet à la suite d'un accident de la route le 24 septembre 2000. Son affaire a soulevé de nombreux débats du fait de son désir de mourir car l'euthanasie est interdite en France. Ne supportant plus cette vie, sans espoir de guérison, il se mit à faire de nombreuses démarches afin d'obtenir le droit d'être euthanasié. Le 20 novembre 2002, il a réussi à écrire au président de le République, qui était à l'époque Jacques Chirac, grâce à ses voies de communications fonctionnelles (ouïe et pouce droit) en lui demandant le droit de mourir, en vain.
Le 24 septembre 2003, Marie Humbert lui donne d'importantes doses de penthiobarbital de sodium. Son fils entre alors dans un coma profond et est admis dans le service de réanimation. Elle est alors arrêtée et placée en garde à vue.
Le 25 septembre 2003, le livre de Vincent Humbert « Je vous demande le droit de mourir », écrit par Frédéric Veille est publié.
Le 26 septembre 2003, l'arrêt de toutes mesures de réanimations est décidée et il reçoit du chlorure de potassium ce qui entraîne son décès.
Le 26 octobre 2004, le projet de Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie est déposé à l'Assemblée nationale.
Le 22 avril 2005, la Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie est adoptée par l'Assemblée. Elle interdit l'acharnement thérapeutique et élève les soins palliatifs.
Voici la lettre de Vincent Humbert à Jacques Chirac :

« Tous mes respects, Monsieur le président. Je m’appelle Vincent Humbert, j’ai 21ans, j’ai eu un accident de circulation le 24 septembre 2000. Je suis resté 9 mois dans le coma. Je suis actuellement à l’hôpital Hélio-Marins à Bercks, dans le Pas-de-Calais.Tous mes sens vitaux ont été touchés, à part l’ouïe et l’intelligence, ce qui me permet d’avoir un peu de confort.Je bouge très légèrement la main droite en faisant une pression avec le pouce à chaque bonne lettre de l’alphabet. Ces lettres constituent des mots et ces mots forment des phrases.
C’est ma seule méthode de communication. J’ai actuellement une animatrice à mes côtés, qui m’épelle l’alphabet en séparant voyelles et consonnes. C’est de cette façon que j’ai décidé de vous écrire. Les médecins ont décidé de m’envoyer dans une maison d’accueil spécialisée. Vous avez le droit de grâce et moi, je vous demande le droit de mourir.Je voudrais faire ceci évidemment pour moi-même mais surtout pour ma mère; elle qui a tout quitté de son ancienne vie pour rester à mes côtés, ici à Berck, en travaillant le matin et le soir après m’avoir rendu visite, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos. Tout ceci pour pouvoir payer le loyer de son misérable studio. Pour le moment, elle est encore jeune. Mais dans quelques années, elle ne pourra plus encaisser une telle cadence de travail, c’est à dire qu’elle ne pourra plus payer son loyer et sera donc obligée de repartir dans son appartement de Normandie.
Mais impossible d’imaginer rester sans sa présence à mes côtés et je pense que tout patient ayant parfaitement conscience est responsable de ses actes et a le droit de vouloir continuer à vivre ou à mourir.Je voudrais que vous sachiez que vous êtes ma dernière chance. Sachez également que j’étais un concitoyen sans histoires, sans casier judiciaire, sportif, sapeur-pompier bénévole.Je ne mérite pas un scénario aussi atroce et j’espère que vous lirez cette lettre qui vous est spécialement adressée.
Vous direz toutes mes salutations distinguées à votre épouse. Je trouve que toutes les actions comme les pièces jaunes sont de bonnes œuvres. Quant à vous, j’espère que votre quinquennat se passe comme vous le souhaitez malgré tous les attentats terroristes.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les plus distingués. »

        b) Chantal Sébire



Chantal Sébire est une française de 52 ans, anciennement enseignante. En 2002, elle est atteinte d'un esthésioneuroblastome, une tumeur évolutive et incurable des sinus et de la cloison nasale. C'est une maladie rare, en effet moins de 200 cas ont été recensés dans le monde en 20 ans. C'est également une maladie très douloureuse, qui a entraîné, pour Chantal, une perte progressive des sens. D'abord le goût et l'odorat, puis la vue en 2007.
Le 12 mars 2008, Chantal Sébire réclame le droit de mourir auprès d'un juge du tribunal de grande instance de Dijon. Elle demande en effet l'autorisation, avec l'aide de son médecin, de se procurer en pharmacie une substance létale permettant de mettre fin à ses jours auprès de ses proches, au moment qu'elle jugera opportun, en conservant sa dignité. Sa requête est rejetée le 17 mars 2008. Le 19 mars, Chantal est retrouvée morte chez elle. L'autopsie révèle, d'après le procureur de la république de Dijon, une quantité de pentobarbital, un barbiturique dont l'usage est habituellement vétérinaire, trois fois supérieure à la dose mortelle de ce produit.
     


   c) Titouan



Le cas du petit Titouan, né grand prématuré le 31 août 2014, a provoqué une grande émotion et été le sujet d'un grand débat éthique. L'enfant, à sa naissance, 4 mois avant terme, ne pesait que 900 grammes. De multiples complications comme une hémorragie cérébrale s'en sont suivies. Les parents du nourrisson se sont opposé à l'équipe médicale, en refusant ce qu'ils considéraient comme de l'acharnement thérapeutique. Face à cette accusation, le centre universitaire à démenti tout acharnement thérapeutique, évoquant le besoin de temps supplémentaire et écartant avec hâte le débat sur l'euthanasie.
Le CHU de Poitiers a débuté le processus d'accompagnement de fin de vie du bébé et l'arrêt des soins a été décidé par l'hôpital le 18 septembre 2014 avec l'accord de la famille.
Le jeune couple a déclaré qu'il ne souhaitait pas une vie de handicap pour leur fils.
Le docteur Fabrice Pierre, chef du service gynécologie-obstétrique, a expliqué qu'ils n’étaient ni dans une réanimation intensive, ni dans un acharnement thérapeutique seulement dans un accompagnement le temps d'évaluer au mieux la situation afin d'apporter les meilleures informations à la famille.




Des avis qui diffèrent

Y-a-t-il des vies qui ne valent pas la peine d'être vécues et faut-il y mettre fin ?

Le mardi 18 novembre nous avons assisté à une conférence sur la réflexion en fin de vie. Elle était animée par le professeur Thierry Marmet, spécialiste de la médecine palliative. Les avis, très partagés des différentes associations ou groupes de personnes présents nous ont donné des pistes afin de réaliser un sondage destiné à recueillir l'avis de la population. 

Voici le sondage que nous avons réalisé et auquel 100 personnes ont répondu. L'échantillon étant petit et la question de l'euthanasie étant une question d'ampleur nationale, nous ne pouvons pas tirer de conclusion générale sur la légalisation de l'euthanasie en France. 

          a) Le corps médical


Le serment d'Hippocrate :

Je jure par Apollon médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin, de remplir, selon ma capacité et mon jugement, ce serment et ce contrat; de considérer d'abord mon maître en cet art à l'égal de mes propres parents; de mettre à sa disposition des subsides et, s'il est dans le besoin, de lui transmettre une part de mes biens; de considérer sa descendance à l'égal de mes frères, et de leur enseigner cet art, s'ils désirent l'apprendre, sans salaire ni contrat; de transmettre, les préceptes, des leçons orales et le reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître, et aux disciples liés par un contrat et un serment, suivant la loi médicale, mais à nul autre.
J'utiliserai le régime pour l'utilité des malades, suivant mon pouvoir et mon jugement; mais si c'est pour leur perte ou pour une injustice à leur égard, je jure d'y faire obstacle. Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l'initiative d'une telle suggestion. De même, je ne remettrai pas non plus à une femme un pessaire abortif. C'est dans la pureté et la piété que je passerai ma vie et exercerai mon art. Je n'inciserai pas non plus les malades atteints de lithiase, mais je laisserai cela aux hommes spécialistes de cette intervention. Dans toutes les maisons où je dois entrer, je pénétrerai pour l'utilité des malades, me tenant à l'écart de toute injustice volontaire, de tout acte corrupteur en général, et en particulier des relations amoureuses avec les femmes ou les hommes, libres ou esclaves. Tout ce que je verrai ou entendrai au cours du traitement, ou même en dehors du traitement, concernant la vie des gens, si cela ne doit jamais être répété au-dehors, je le tairai, considérant que de telles choses sont secrètes.
Eh bien donc, si j'exécute ce serment et ne l'enfreins pas, qu'il me soit donné de jouir de ma vie et de mon art, honoré de tous les hommes pour l'éternité. En revanche, si je le viole et que je me parjure, que ce soit le contraire.
Traduction par J. Jouanna, Hippocrate, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1992, annexe I.

         Contrairement aux idées reçues, le serment que prêtent les médecins n'est plus le serment d'Hippocrate, et ce depuis bien longtemps. En effet, ce dernier à été remplacé par le serment médical, qui place le patient à une place bien plus importante.
Le serment médical est le suivant : 

« Au moment d'être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité.
J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque. »

           Le sondage que nous avons réalisé montre une contradiction directe avec les valeurs transmises par le serment médical, en effet on retrouve dans ce dernier : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. » Cependant, on remarque que 100% des médecins interrogés sont pour la pratique d'une euthanasie sur une personne en état végétatif permanent, ce qui est contraire au serment. Une grande partie également (près de 97%) est pour la pratique d'une euthanasie sur un bébé né grand prématuré ayant de graves séquelles physiques ou psychologiques, ce qui est également contraire au serment. Cependant, on retrouve également dans le serment : « Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. » . Autrement dit, le serment médical se porte contre l'acharnement thérapeutique, mais n'accepte pas l'euthanasie.

          b) Les religions



Religion

Avis sur la question d'éthique


Catholicisme
Opposition directe avec l'euthanasie, celle ci est considérée comme un crime. Malgré cela, les soins palliatifs sont acceptés.
Le catholicisme refuse également l'acharnement thérapeutique.



Protestantisme


Les protestants soutiennent un idée différente de celle des catholiques : celle que Dieu n'est pas exclusif dans le fait de disposer du droit à la vie. C'est pourquoi des pays comme les Pays-Bas ou la Suisse, qui sont historiquement protestants, ont donné une sens légal à l'euthanasie active et au suicide assisté


Islam
La seule chose permise est de laisser la personne mourir naturellement ainsi cette culture refuse complètement l'euthanasie mais n'est pas contre le fait de soulager la douleur.

Judaïsme

L'euthanasie active est condamnée. malgré cela, l'euthanasie passive est acceptée.

Bouddhisme

Le bouddhisme considère comme un acte négatif la suppression de la vie.


Croyants-pratiquants



La pratique d’une religion est un facteur susceptible de faire varier la décision quant à la pratique d’une euthanasie. C’est ce que confirment les résultats du sondage puisque on remarque des différences importantes entre le choix des catholiques et celui des islamistes. En effet, alors que 100 % des catholiques sont pour la pratique d’une euthanasie dans le cas d’une personne en état végétatif permanent, seulement 50 % des islamistes sont pour. De même, 100 % des catholiques sont pour une pratique d’euthanasie sur un bébé né prématurément qui subirait de graves séquelles physiques ou psychologiques alors que seulement 50 % des islamistes le sont également. Dans le cas d’une personne en état de conscience minimale, aucun des islamistes n’accepterait une pratique d’euthanasie, alors que plus de 57 % des catholiques y seraient favorables.
Cependant, la religion, que ce soit la religion catholique ou l’islam, refuse catégoriquement toute forme d’euthanasie. Le sondage montre ainsi qu’une personne croyante et pratiquante, n’adhère pas forcément à toutes les idées transmises par la religion qu’elle pratique quand il s’agit d’une pratique d’euthanasie. En sachant ainsi qu’une majorité des catholiques interrogés, n’est pas contre l’euthanasie dans le cadre des cas présentés.


Croyants/non-pratiquants


Si l’on s’intéresse à l’Islam, on constate que le fait de ne pas pratiquer la religion influe sur la décision face à l’euthanasie. Cependant, la religion refuse totalement le fait de pratiquer une euthanasie, ce qui montre une contradiction entre ce que dit la religion et les choix que feraient les islamistes. En effet, 100% des croyants non pratiquants, islamistes, ont répondu favorablement à l’euthanasie en cas d’état végétatif permanent. De même, 83,3 % des croyants islamistes ont répondu favorablement à la pratique d’une euthanasie sur une bébé né prématurément qui subirait de graves séquelles physiques ou psychologiques.
Les catholiques non pratiquants ont également répondu à l’unanimité et de façon favorable à la pratique d’une euthanasie sur une personne en état végétatif permanent.
Les résultats obtenus sont très semblables chez les pratiquants, pour les catholiques.
Cependant, on remarque chez les islamistes que le fait de pratiquer ou non la religion à un impact important sur la décision. En effet, alors que le réponses favorables à l’euthanasie varient entre 33 et 100 % chez les non pratiquants, elles varient seulement entre 0 et 50 % chez les pratiquants. Un changement notable alors que pour les catholiques, le fait de pratiquer ou non la religion n’influent pas réellement le choix.


c) La société


Âge


On voit ici que l’âge influe sur les décisions à prendre, en effet, seulement 32% des moins de 20 ans sont pour la pratique d'une euthanasie sur une personne en état végétatif permanent, alors que plus de 96% des moins de 43 ans (et des plus de 43 ans également) seraient pour ce genre de pratique. Il est également important de noter que peut importe le cas (mis à part le cas d'une personne en état végétatif), le taux de pourcentage pour une pratique d'euthanasie ne dépasse pas 20% pour les moins de 20 ans, alors que pour les personnes d'un âge plus avancé, le taux varie entre 37 et 92% de pour ! L'âge est ainsi un facteur représentatif de l'avis des gens en ce qui concerne l'euthanasie.
Les personnes de moins de 20 ans sont en effets moins aptes à donner leurs accords quant à la pratique de l’euthanasie. Ce phénomène peut s’expliquer par un manque d’information ou un manque d’expérience face à la douleur. Ils sont également moins enclins à prendre une décision de ce type du fait de leur jeune âge.

Sexe



Ici, on remarque que le sexe influe également sur certaines des réponses données. Notamment sur la question 4 qui concerne les naissances prématurées. Les femmes sont en général plus favorable à la pratique de l’euthanasie que les hommes (70% pour les femmes, contre près de 50% pour les hommes). De même dans le cas d'une maladie incurable à un stade avancé, près de 70% des femmes sont pour une pratique d'euthanasie, alors que seulement 48% des hommes y seraient favorables. Cependant, dans la majorité des cas, le choix des femmes est très proche de celui des hommes, on ne peut donc pas en déduire que le sexe est un facteur important quant au choix d'une pratique, ou non, d'euthanasie.