a) Vincent Humbert
Vincent
Humbert, jeune sapeur pompier, était un homme devenu tétraplégique,
aveugle et muet à la suite d'un accident de la route le 24
septembre 2000. Son affaire a soulevé de nombreux débats du fait de
son désir de mourir car l'euthanasie est interdite en France. Ne
supportant plus cette vie, sans espoir de guérison, il se mit à
faire de nombreuses démarches afin d'obtenir le droit d'être
euthanasié. Le 20 novembre 2002, il a réussi à écrire au
président de le République, qui était à l'époque Jacques Chirac,
grâce à ses voies de communications fonctionnelles (ouïe et pouce
droit) en lui demandant le droit de mourir, en vain.
Le
24 septembre 2003, Marie Humbert lui donne d'importantes doses de
penthiobarbital de sodium. Son
fils entre alors dans un coma profond et est admis dans le service de
réanimation. Elle est alors arrêtée et placée en garde à vue.
Le
25 septembre 2003, le livre de Vincent Humbert « Je vous demande le
droit de mourir », écrit par Frédéric Veille est publié.
Le
26 septembre 2003, l'arrêt de toutes mesures de réanimations est
décidée et il reçoit du chlorure de potassium ce qui entraîne son
décès.
Le
26 octobre 2004, le projet de Loi relative aux droits des malades
et à la fin de vie est déposé à l'Assemblée nationale.Le 22 avril 2005, la Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie est adoptée par l'Assemblée. Elle interdit l'acharnement thérapeutique et élève les soins palliatifs.
Voici la lettre de Vincent Humbert à Jacques Chirac :
« Tous mes respects, Monsieur le président. Je m’appelle Vincent Humbert, j’ai 21ans, j’ai eu un accident de circulation le 24 septembre 2000. Je suis resté 9 mois dans le coma. Je suis actuellement à l’hôpital Hélio-Marins à Bercks, dans le Pas-de-Calais.Tous mes sens vitaux ont été touchés, à part l’ouïe et l’intelligence, ce qui me permet d’avoir un peu de confort.Je bouge très légèrement la main droite en faisant une pression avec le pouce à chaque bonne lettre de l’alphabet. Ces lettres constituent des mots et ces mots forment des phrases.
C’est
ma seule méthode de communication. J’ai actuellement une
animatrice à mes côtés, qui m’épelle l’alphabet en séparant
voyelles et consonnes. C’est de cette façon que j’ai décidé de
vous écrire. Les médecins ont décidé de m’envoyer dans une
maison d’accueil spécialisée. Vous avez le droit de grâce et
moi, je vous demande le droit de mourir.Je voudrais faire ceci
évidemment pour moi-même mais surtout pour ma mère; elle qui a
tout quitté de son ancienne vie pour rester à mes côtés, ici à
Berck, en travaillant le matin et le soir après m’avoir rendu
visite, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos. Tout ceci pour
pouvoir payer le loyer de son misérable studio. Pour le moment, elle
est encore jeune. Mais dans quelques années, elle ne pourra plus
encaisser une telle cadence de travail, c’est à dire qu’elle ne
pourra plus payer son loyer et sera donc obligée de repartir dans
son appartement de Normandie.
Mais
impossible d’imaginer rester sans sa présence à mes côtés et je
pense que tout patient ayant parfaitement conscience est responsable
de ses actes et a le droit de vouloir continuer à vivre ou à
mourir.Je voudrais que vous sachiez que vous êtes ma dernière
chance. Sachez également que j’étais un concitoyen sans
histoires, sans casier judiciaire, sportif, sapeur-pompier
bénévole.Je ne mérite pas un scénario aussi atroce et j’espère
que vous lirez cette lettre qui vous est spécialement adressée.
Vous direz toutes mes salutations distinguées à votre épouse. Je trouve que toutes les actions comme les pièces jaunes sont de bonnes œuvres. Quant à vous, j’espère que votre quinquennat se passe comme vous le souhaitez malgré tous les attentats terroristes.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les plus distingués. »
Vous direz toutes mes salutations distinguées à votre épouse. Je trouve que toutes les actions comme les pièces jaunes sont de bonnes œuvres. Quant à vous, j’espère que votre quinquennat se passe comme vous le souhaitez malgré tous les attentats terroristes.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les plus distingués. »
b) Chantal Sébire
Chantal
Sébire est une française de 52 ans, anciennement enseignante. En
2002, elle est atteinte d'un esthésioneuroblastome,
une tumeur évolutive et incurable des sinus et de la cloison nasale.
C'est une maladie rare, en effet moins de 200 cas ont été recensés
dans le monde en 20 ans. C'est également une maladie très
douloureuse, qui a entraîné, pour Chantal, une perte progressive
des sens. D'abord le goût et l'odorat, puis la vue en 2007.
Le
12 mars 2008, Chantal Sébire réclame le droit de mourir auprès
d'un juge du tribunal de grande instance de Dijon. Elle demande en
effet l'autorisation, avec l'aide de son médecin, de se procurer en
pharmacie une substance létale permettant de mettre fin à ses jours
auprès de ses proches, au moment qu'elle jugera opportun, en
conservant sa dignité. Sa requête est rejetée le 17 mars 2008. Le
19 mars, Chantal est retrouvée morte chez elle. L'autopsie révèle,
d'après le procureur de la république de Dijon, une quantité de
pentobarbital, un barbiturique dont l'usage est habituellement
vétérinaire, trois fois supérieure à la dose mortelle de ce
produit.
c) Titouan
Le
cas du petit Titouan, né grand prématuré le 31 août 2014, a
provoqué une grande émotion et été le sujet d'un grand débat
éthique. L'enfant, à sa naissance, 4 mois avant terme, ne pesait
que 900 grammes. De multiples complications comme une hémorragie
cérébrale s'en sont suivies. Les
parents du nourrisson se sont opposé à l'équipe médicale, en
refusant ce qu'ils considéraient comme de l'acharnement
thérapeutique. Face à cette accusation, le centre universitaire à
démenti tout acharnement thérapeutique, évoquant le besoin de
temps supplémentaire et écartant avec hâte le débat sur
l'euthanasie.
Le CHU de Poitiers a débuté le
processus d'accompagnement
de fin de vie du bébé et l'arrêt des soins a été décidé par
l'hôpital le 18 septembre 2014 avec l'accord de la famille.
Le
docteur Fabrice Pierre, chef du service gynécologie-obstétrique, a
expliqué qu'ils n’étaient ni dans une réanimation intensive, ni
dans un acharnement thérapeutique seulement dans un accompagnement
le temps d'évaluer au mieux la situation afin d'apporter les meilleures informations à la
famille.
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